Venez comme
vous avez envie.
Quand tu peux, quand tu ne dois plus rien à personne, qu'à moi
Déshabillez-vous
entièrement sitôt mon seuil franchi, envahissez ma bouche d’un baiser au goût
de chocolat, d’un méli-mélo de langues mentholé.
Venez en
voiture, en passant, faites une halte, ou un trajet de plusieurs heures pour me
rejoindre. Prenez le train et attendez moi à la gare, je viendrai vous prendre.
Oui, vous prendre, frigorifié par la bise d’hiver, trempé d’une averse
printanière.
Laisse-moi
humer ton odeur de propre et de cuir, les fragrances de ton parfum qui flottent
entre nous comme un regret.
Posez-vous
d’une fesse sur mon canapé, peu convaincu par mon hospitalité, installez-vous
au fond des coussins, amusez-vous de me voir tourner dans le salon, allumer et
entretenir le feu dans la cheminée. Prenez le verre que je vous tends et
gardez-le en main, attendez que je vous rejoigne pour tremper vos lèvres.
Chipotez dans
la nourriture que j’ai posée devant vous, servez-vous par politesse,
complimentez-moi sur ma tambouille, ou retenez une grimace.
Abandonnez
une main près de la mienne, espérant que je la prenne, regardez-moi, je me suis
faite belle pour vous, ou, surprise par cette visite, je traîne et je n’espère
que ta main se refermant sur un sein. Je ne porte pas plus de dessous que de
pudeur.
Distrayez-moi,
conversez avec moi, donnez-moi de vos nouvelles, parlez-moi de tout, de rien.
Je vous écoute, je guette un sourire sur ton visage, un pauvre sourire, un
malheureux sourire, et je me noie de désir entre tes paupières. Je suis neuve
de tous ces « vous » que je ne vois pas, que je ne vois plus. Mais
combien de temps être aveugle et sourde ?
Tourne
fréquemment le regard vers la porte, vers l’escalier qui mène au terrain de nos
jeux, ou, dédaignant le lit où je rêve et je ne m’en souviens pas, ouvre mes
cuisses impatientes à tes caresses.
Plonge tes
yeux dans la vallée de mon décolleté, envisage la tendre joie de ces lourdes
collines jumelles, retiens ton souffle, expire, effleure mes épaules, ose
prendre ma bouche. Envisage toutes les voluptés de mes membres, la douceur de
ma peau et la délicatesse de mes doigts glacés sur tes plus tendres morceaux. Contemple
ma nuque, elle se perd sous les baisers que tu ne m’as pas encore donnés. Fais
ployer mes flancs sous une pluie de papillons. Écartèle-moi du bout de ta
langue.
Offre-moi ta
nudité crue et rends-toi à l’évidence de nos épidermes. Accepte mes mains sur toi,
je te fais cadeau de mes naufrages. Et échouée sur la grève de nos trop rares
emmêlements, retourne à ton existence où je n’existe pas.
Quel beau texte...
RépondreSupprimerMerci beaucoup Usclade :-)
SupprimerJ'aime que vous me lisiez et encore plus quand vous le dites.