Les mois ont passé... Un à trois soirs par semaine vous me rendez visite dans mon neuf mètres carrés au sixième dans le cinquième... à quatre pas du Luxembourg... allers retours indirects aux septièmes ciels...
A chaque orgasme que je vous procure vous m'offrez deux centimètres de tatouages... Nous avons commencé par trois diamants entrelacés sur le rein gauche... Puis mon dos s'est recouvert de formes géométriques et animaux fantastiques enchaînés ensemble par des signes tribaux ou cabalistiques... Ils débordent sur mon épaule, pourlèchent le volume de mon sein droit, remontent le long de ma nuque, se noient dans ma chevelure où mon doux cri d'amante se dissimule, sur le pourtour de mon oreille... Ils plongent vers mes fesses, les contournent, s'insinuent à la frontière de mon sexe avant de revêtir une de mes jambes d'un bas de dentelle éternelle...
Jusqu'à cette nuit là... où nous nous aimions à la lueur de la lune, la fenêtre entrouverte sur les bruits de la ville et la torpeur de l'été sur la sueur de nos corps et la chaleur de nos cris...
Vous chevauchiez mon visage en contemplant mon corps offert... ma peau diaphane ornée de roux et des stigmates bruns de vos plaisirs qui la parcourent et se perdent dans la toison de vos désirs... lorsqu'un de vos doigts impulsif me saisit d'un geste vif et tendrement violent et que je sursaute, m’agrippe entre vos fesses et me plonge en vous... provoquant un plaisir si violent que soudain votre jouissance ruisselle et m'abreuve de votre suc le plus intime, délicatement amer et abondamment savoureux...
Après quelques soubresauts partagés... lorsque nos peaux alanguies se reposent tendrement après un vent de tempête... vous me lovez contre vous et me dites... " tu es belle... tu es parfaite ainsi..."
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