samedi 13 octobre 2012

Espiègleries (3)

Je ne suis pas l'auteur de ces textes. Ils m'ont été offerts, un très beau cadeau.


Les saisons ont passé… me voilà admise à Normal Sup et locataire de votre chambre de bonne… Les tatouages que vous aviez fait graver sur ma peau et mon âme fascinaient artistes et photographes. Je posais pour eux, au prix de leurs fantasmes et de ceux qui achetaient leurs œuvres les plus belles, comme les plus vénales.

Vos nuits passées à l’étage finirent par lasser votre mari devenu inutile, qui renonçant à attendre de vous voir descendre, finit par vous quitter pour un deux pièces dans le marais.

Le même soir vous m’avez invitée à diner dans un de ces endroits à la mode… un de ces cafés restaurants, ou l’on danse et on rit aux sons de musiques aussi novatrices qu’incompréhensiblement étranges. Après trois coupes de champagne je vous ai invitée à danser… et tandis que nous étions collé serré vous avez basculé dans mon dos… votre main cherchant mon sein et votre bouche ma nuque en susurrant : « Tu vas m’épouser et devenir ainsi ma femme » « Je suis déjà votre femme » ai-je répondu tandis que vous sertissiez à mon cou un collier en or blanc en guise d’alliance.

Quarante jours plus tard nous étions dans un village anglais, où le prêtre et son épouse avaient accepté de nous marier devant un Dieu anglican et tolérant. Lors du repas où vous aviez invité tout ceux qui pouvaient être charmés par notre bonheur vous avez glissé votre main sous ma robe et votre langue dans mon oreille… vise bien à qui tu lances ta jarretière… j’ai une surprise pour toi…

Après les discours, toasts et autres verres enivrants me voila debout sur la table… à balancer ma chevelure et remonter ma robe pour que tous voient ma jarretière pourpre qui tranche avec le crème de la dentelle de mon autre vêtement…

Je la saisis et contemple l’assistance… une belle brune d’environ quarante ans, rédactrice d’un magazine d’art me regarde de ces yeux bleus pétillants de champagnes… envie de tricher… je dénoue ma jarretière… saute de la table et l’attache à son cou en lui roulant une pelle aussi brutale que mémorable… votre rire monte en cascade devant l’assemblée médusée… vous nous séparez tendrement, et, la main sur son épaule, vous vous éloignez pour la réconforter en chuchotant à son mari figé : « punissez là comme vous voudrez »

Je ne me souviens plus trop bien de la suite… son mari me pénétrant dans les toilettes pour dame… puis son ami, puis un autre et encore un autre et enfin un cinquième…

A la lueur de l’aube, vos chevelures emmêlées par la sueur et vos cris de plaisirs… tandis que je m’allongeais à vos coté pour que vous me serriez fort contre vous… pour que la nausée disparaisse… le pas discret de notre journaliste qui s’échappe…  vos baisers pour sécher mes larmes…

Seulement huit mois plus tard venait au monde notre fille. Nous la prénommâmes Penthièvre.

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