Enivrez-vous de ma chaleur, et lovez-vous dans mon
parfum. Il flotte, léger, dans l’air pulsé de cette salle obscure.
Approchez-vous de moi, vous dont je devine les gestes derrière moi. Venez poser
entre mes fesses l’hommage de la bosse dure que je devine à votre entrejambe.
Voyez, je suis nue, plus que nue sous vos frôlements. Enveloppez-moi dans votre
veste pour couvrir mes impudeurs et couchez-moi sur ce tapis de prière. Faites
offrande de vos impatiences à la plus licencieuse des houris, couronnez-moi
d’un ciel de lit. Prosternez-moi à genoux sur l’autel de votre luxure,
saisissez à pleine mains ma chevelure qui traîne entre mon cou et vos morsures,
entre vos ongles et les marques de passion que vous faites languir sur mon dos.
Engloutissez votre phallus comme une lance dans mes entrailles, rejoignez-moi
en conflit, en désordre. Soumettez les globes de mes fesses généreuses à vos
assauts, je suis en vous, nous sommes complets, presque repus, en abîme au bord
de la plus douce des morts.
mercredi 27 mars 2013
Shéhérazade (3)
Les princes et les princesses se découvrent et s’aiment
en ombres chinoises, et l’aède moderne enchante les enfants de tous âges de ses
histoires sans âge. Savent-ils, ces petits et grands spectateurs ébahis, que
leur plaisir revient du fond des siècles, d’un divertissement des rues
populeuses de Bali ? Ils dévorent des yeux les mouvements saccadés de ces
marionnettes resurgies d’une vieille tradition. Au bout d’un monde que
j’ignore encore, je voyage dans les siècles et les contrées inconnues,
imaginaires, rêvées. Et cet animal fantastique, fidèle monture du Prophète,
emporte tous les songes d’une nuit persane, où le sultan écoute sans fin sa
reine en sursis.
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