jeudi 4 octobre 2012

26 Septembre


Ma chère sœur,

Je peux enfin te donner de meilleures nouvelles de Samuel. Il vient de sortir du service de réanimation et a été transféré. Le chirurgien est très confiant dans ses possibilités de retrouver une mobilité normale. Il a l’air aussi plutôt satisfait de son travail. Je sais que tu as vu notre frère dans un état inquiétant, et je t’assure qu’il va aussi bien que possible aujourd’hui. Il râle, ronchonne à nouveau, d’ailleurs.

Papa et Maman commencent aussi à se remettre de cette épreuve. Ils viennent tous les jours voir Samuel, qui les attend avec impatience, et se lasse vite de leur présence. Papa supporte tant bien que mal l’ambiance de l’hôpital, qui lui pèse.

Samuel est très bien soigné. Son chef de service s’est fait connaître et a pris en personne de ses nouvelles. Reconnu pour un pair, notre frère bénéficie d’une attention soutenue. Il ne semble pourtant pas beaucoup s’intéresser aux informations et aux explications qu’on lui donne. La seule question qu’il pose est la date de sa sortie. Le chirurgien lui a parlé de rééducation, il faudra du temps encore pour qu’il soit autonome.

Le temps lui parait long et je le comprends. Il est au repos forcé, il dit n’avoir aucun souvenir de son séjour en réanimation. Ses muscles ont fondu, et il n’a pas beaucoup de distractions. Je lui ai apporté quelques livres qu’il a mis de côté. Maintenant qu’il est dans une chambre normale, il a le téléphone et la télévision, qu’il ne regarde pas. Il ne la regardait pas avant ce stupide accident. Il m’a demandé de lui apporter son ordinateur et de lui trouver une connexion à internet, il a l’intention de travailler. Il se fatigue encore très vite, mais il a besoin de s’occuper.

Il guette parfois son portable, comme s’il attendait un appel. Certaines personnes l’ont contacté pour prendre des nouvelles. Il en donne avec indifférence, comme s’il parlait de quelqu’un d’autre.

Il ne se souvient pas de tes visites en réa. Il m’a demandé comment vous alliez tous et je l’ai assuré que tu lui passerais le voir. Quand penses-tu pouvoir faire l’aller-retour ? Je crois que cela lui ferait plaisir.

Je vous embrasse tous bien fort,


Guillaume.

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