Je suis heureux
que tu aies pu passer visiter Samuel, même si c’était bref. Comme tu as pu le
voir, il va de mieux en mieux. Sa thèse avance bien et il envisage de reprendre
son travail. C’est prématuré, mais le médecin pense que c’est une excellente
motivation. Samuel ne se rend pas très bien compte qu’il ne supportera pas le
rythme qu’il avait avant. Il doit encore se reposer, la rééducation est assez
intense, car il fait rapidement des progrès.
Il veut
rentrer chez lui et cela semble de plus en plus envisageable. Je comprends très
bien qu’il souhaite quitter cet établissement plein de gens handicapés à vie.
Il n’utilise plus du tout ses béquilles et cela parait presque incongru au
milieu de ce ballet de fauteuils roulants et de cannes.
Il dit qu’il
travaillera mieux s’il peut aller à la bibliothèque ou à la fac pour vérifier
ses recherches. Il s’impatiente souvent de n’avoir pas accès aux sources dont
il a besoin. Tout n’est pas publié sur internet, même s’il a dépensé une
fortune pour s’abonner aux sites spécialisés.
Il n’est pas
complètement lucide sur son état physique, mais il est peut-être nécessaire
qu’il sorte de là et qu’il vive chez lui pour gérer ses limites lui-même. Il
n’est pas très avenant, comme tu as pu le constater. Il s’impatiente très vite,
et il a retrouvé ses malheureuses colères qui nous terrifiaient, toi et moi,
enfants.
Son médecin
pense que c’est normal. On ne sort pas intact d’un tel accident, d’un coma.
Cela devrait s’arranger avec le temps, ou il faudra qu’il consulte un
spécialiste. Je n’ai pas relevé auprès du médecin. Mais vu ce que pense Samuel
des psychothérapeutes, je doute qu’il se fasse aider.
Enfin, il va
aussi bien que possible.
J’espère que
vous allez bien également.
Je vous
embrasse tous,
Guillaume.
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