jeudi 4 octobre 2012

4 Novembre

Ma chère sœur,

Je suis heureux que tu aies pu passer visiter Samuel, même si c’était bref. Comme tu as pu le voir, il va de mieux en mieux. Sa thèse avance bien et il envisage de reprendre son travail. C’est prématuré, mais le médecin pense que c’est une excellente motivation. Samuel ne se rend pas très bien compte qu’il ne supportera pas le rythme qu’il avait avant. Il doit encore se reposer, la rééducation est assez intense, car il fait rapidement des progrès.

Il veut rentrer chez lui et cela semble de plus en plus envisageable. Je comprends très bien qu’il souhaite quitter cet établissement plein de gens handicapés à vie. Il n’utilise plus du tout ses béquilles et cela parait presque incongru au milieu de ce ballet de fauteuils roulants et de cannes.

Il dit qu’il travaillera mieux s’il peut aller à la bibliothèque ou à la fac pour vérifier ses recherches. Il s’impatiente souvent de n’avoir pas accès aux sources dont il a besoin. Tout n’est pas publié sur internet, même s’il a dépensé une fortune pour s’abonner aux sites spécialisés.

Il n’est pas complètement lucide sur son état physique, mais il est peut-être nécessaire qu’il sorte de là et qu’il vive chez lui pour gérer ses limites lui-même. Il n’est pas très avenant, comme tu as pu le constater. Il s’impatiente très vite, et il a retrouvé ses malheureuses colères qui nous terrifiaient, toi et moi, enfants.

Son médecin pense que c’est normal. On ne sort pas intact d’un tel accident, d’un coma. Cela devrait s’arranger avec le temps, ou il faudra qu’il consulte un spécialiste. Je n’ai pas relevé auprès du médecin. Mais vu ce que pense Samuel des psychothérapeutes, je doute qu’il se fasse aider.

Enfin, il va aussi bien que possible.

J’espère que vous allez bien également.
Je vous embrasse tous,


Guillaume.

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