Le henné a eu le temps de donner de beaux reflets acajou à
ses cheveux bruns, on le rince à grande eau. Elle frissonne sous la douche
fraiche, elle rit, elle recueille un peu d’eau dans ses mains en coupe, elle
nous éclabousse avec, en riant encore. Nous rions aussi, et nous l’éclaboussons
aussi avec l’eau qui sort du robinet, froide, si froide dans cette salle où la
vapeur est si chaude. Elle dit quelque chose que nous ne comprenons pas, avec
un grand sourire. Nous lui sourions en retour en hochant la tête. Ma compagne se lève pour dire qu’elle va se
laver à côté, il fait trop chaud ici. Quand elle aura fini, elle prendra ma
place. La brune s’allonge sur le ventre, comme je lui montre par gestes. Je lui
nettoie les pieds, les jambes, les fesses, elle ne dit rien, elle, le dos, les
épaules. Je lui indique de se retourner et je continue. Les jambes à nouveau,
les cuisses, elle ne repousse pas ma main. Elle a la peau encore plus douce,
encore plus tendre que les deux autres. Elle a même l’épiderme plus clair que
sa sœur, la blonde, c’est drôle, avec ses cheveux bruns et ses yeux encore plus
bruns, comme deux rivières inquiétantes. Elle a les yeux clos et les lèvres
entrouvertes sur un début de sourire.
Je parcours lentement, doucement son ventre. Je lui demande
de se relever, par gestes, elle ne me comprend pas quand je parle. Elle se
redresse, elle s’assoit presque en tailleur en face de moi. Je lui gomme les
bras et je lui montre la saleté qui s’en va. Les épaules, la clavicule _
attention. Son pied repose sur ma jambe, je me suis avancée pour avoir des
gestes plus précis. Elle ne semble pas se formaliser d’être ainsi en face de
moi, les jambes ouvertes sur son sexe rouge. J’ai regardé, la maitresse a dit
aussi que cela les gênerait, les étrangères. Elle a vu, elle n’a rien dit. Elle
a une jolie bouche et de beaux seins, plus gros, plus ronds que les deux
autres, des seins de femme, qui tiendraient à peine dans ma main. Malgré la chaleur,
ses mamelons pointent. Je passe le gant vers sa poitrine, elle hausse les
épaules et semble m’inviter à continuer. Elle se tait et sourit. Je la masse,
prête à m’arrêter si elle proteste. Elle se renverse un peu en arrière, elle se
laisse faire.
Son pied remonte doucement sur ma cuisse. C’est agréable. Ma
compagne ne revient pas, on ne voit personne dans cette salle, s’il y a
d’autres femmes, elles sont avalées par la vapeur, nous sommes dans un cocon,
un cocon brûlant. Elle tend le bras vers le robinet, fait couler un peu d’eau
qu’elle renverse sur son torse. Elle pousse un soupir. J’ai changé de gant,
c’est le plus fin que j’ai dans mes affaires, je le passe sur son cou, son long
cou de brune. Elle a les lèvres entrouvertes, elle ne sourit plus, les yeux
mi-clos. Ma main effleure son menton. Ses doigts se posent sur les miens, son
autre main se saisit de ma nuque, elle se penche et pose ses lèvres sur les
miennes. On ne m’a jamais embrassée. C’est agréable. Sa bouche parcourt ma
bouche, s’entrouvre sur une langue pointue, puis douce. J’ouvre les lèvres et
sa langue caresse la mienne. C’est bon. Sa paume enveloppe un de mes seins,
l’englobe, le quitte, revient. Son pied remonte lentement vers mon aine,
j’ouvre encore les jambes. Je ne savais pas que ce pouvait être
aussi doux. Elle se rapproche encore, nous sommes l’une contre l’autre et je
sens ses mamelons durs contre ma poitrine.
Elle se frotte contre moi et ses tétons excitent les miens. Elle
me caresse les bras et le dos. Sa bouche revient se coller sur la mienne et sa
langue écarte mes lèvres, joue avec la mienne. Sa jambe passée derrière moi me
colle contre elle et elle m’embrasse. Ses mains remontent sur mon ventre,
effleurent le dessous de mes seins. Nos peaux humides glissent, se dérobent, elle
m’entoure, m’englobe. Son sexe rouge vient de poser sur ma main, mes doigts
étonnés s’ouvrent, se ferment, se posent, s’alanguissent.
Elle saisit ma taille, s’écarte brutalement, elle appuie sur
mes hanches, elle me fait glisser vers elle, sa bouche s’empare de mon sexe, sa
langue parcourt à grand coups mon clitoris. Je m’affale en étouffant un soupir.
Je sens mon ventre s’inonder, je tremble, il fait chaud, j’ai oublié, tout
oublié sauf ces torrents de lave qui ravagent mes reins. Je me soulève vers sa
bouche, elle explore mes lèvres, l’entrée de mon vagin, je colle encore mon
sexe à ses coups de langue. Ses doigts accompagnent sans pitié ses caresses. Ses yeux levés vers moi ont des reflets d'obsidienne liquide. Elle penche la tête et aspire goulûment le suc qui ruisselle entre mes lèvres. Elle
mord un peu l’intérieur de mes cuisses, pas fort, un serrement de dents autour
de la peau brûlante, fine, sensible. Elle reprend sa sarabande au plus creux,
au plus profond de moi. Un tremblement, mes jambes qui se tendent,
retombent, une vague, un cri que je retiens, ses deux mains appuyées sur mes
cuisses, dans mes cuisses, sa bouche, ses lèvres, sa langue m’emportent, le
plaisir se déverse dans mon ventre.
Elle embrasse mon nombril, passe de l’eau sur son visage, se
lève et disparait dans la vapeur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire