-
Comment
c’est avec lui ? C’est mieux, c’est
plus fort qu’avec moi ? Pourquoi vas-tu le voir, pourquoi as-tu besoin
d’un autre homme, d’un autre sexe, je ne te suffis pas ?
-
Tu n’as
pas besoin de le savoir. Tu vas te faire
mal, ce n’est pas bien, c’est morbide.
-
Si,
justement, j’ai envie de savoir. Je veux
savoir pourquoi je ne te comble pas, pourquoi tu vas coucher avec un autre.
-
Tu ne te
rends pas compte, ça n’a pas d’importance, ça ne compte pas. Je m’éclate avec lui, mais ne comprends-tu
pas que si ça s’arrête demain, je m’en fiche ?
-
Tu le
vois, tu passes du temps avec lui, j’ai envie de savoir. J’en crève, si tu savais, de t’imaginer dans les bras d’un autre, vos
bouches soudées, vos membres enlacés.
-
C’est
ridicule. Nous allons nous blesser à ce
jeu-là, n’insiste pas.
-
Non,
raconte-moi. Je veux connaître les
chemins de ton plaisir qu’il a appris et que je n’ai pas découverts.
-
Si tu y
tiens. Tu fais une erreur, et moi je te
suis.
-
Oui, je
veux savoir.
-
Nous
nous retrouvons quand il peut. Ce n’est pas souvent, tu sais. Et c’est bien assez, c’est bien assez, ce
n’est qu’une parenthèse, une récréation, un jeu.
-
Oui. Tu le vois trop souvent pour moi, bien assez
souvent.
-
Il vient
chez moi, nous sommes aussi allés à l’hôtel, un soir où j’avais une réunion.
-
Vous
parlez, vous discutez ? Tu lui fais
tes confidences, vous ne baisez pas tout le temps ?
-
Oui,
parfois. Il me raconte un peu son boulot, sa famille. Je lui parle un peu de ce
que j’ai fait. Je ne lui raconte pas ma
vie, juste quelques bribes, tout ce dont j’ai envie, c’est de sa queue raide
dans mon ventre avide, de sa langue sur mon clitoris, de ses lèvres sur les
miennes.
-
Tu lui
as parlé de moi ? J’ai mal, oui
c’est ça, ça fait mal. Mal au bide, mal à la tête, mal au cœur.
-
Il sait
que j’ai quelqu’un dans ma vie. J’ai toi,
dans ma vie, frère de mon âme, et je n’aime que toi.
-
C’est
tout ? C’est tout ce que tu lui as
dit de nous ? Il ne sait pas, il ne sait rien.
-
C’est
tout, ça suffit, il n’a pas besoin d’en savoir plus.
-
Il ne te
pose pas de questions ?
-
Je ne
lui en pose pas non plus. Je ne veux rien
savoir, il n’a pas d’existence pour moi en dehors des moments que nous passons
ensemble.
-
Vous ne
vous voyez que pour du sexe. Ma douce, ma
belle, ma tendre, tu te donnes à un autre et j’en crève.
-
Oui,
c’est ça, du sexe, mais ça n’empêche pas de s’apprécier. S’il ne me plaisait
pas, sur tous les plans, je ne le verrais pas. Il est drôle et gentil, franc et direct, il est simple et il me fait
rire.
-
Et c’est
bien ? C’est bien, c’est mieux,
c’est comment ? C’est plus fort, plus…
-
Bien
sûr. Sinon, quel intérêt ? Je te
l’ai dit, que je voyais un autre homme, je ne veux pas te raconter ça.
-
C’est
vrai. Et sinon ?
-
Sinon,
que du sexe, c’est simple et c’est bien. Rien
de bien compliqué, rien d’élaboré, nos désirs se rencontrent, à peine
déshabillés, sa queue est raide et moi je suis inondée. Mes
tétons durs contre sa poitrine, et son corps dur contre le mien, la peau rêche
de ses doigts qui me parcourent et qui m’ouvrent, et les gémissements qui
montent comme une vague. Il me prend comme un hussard contre le mur, et moi je
suis prête à l’accueillir, je me penche pour qu’il aille plus loin, rien ne
compte plus que le plaisir que nous prenons.
-
Oui,
j’imagine. Oui je t’imagine, et je sais
comme tu es belle quand tu frissonnes de désir, quand tes seins se dressent et
se resserrent, je sais tes soupirs et la délicatesse de tes mains sur ma peau.
Quand tu te renverses et quand tu te livres… Je sais la douceur de tes lèvres
de ta langue de ta bouche sur mon gland prêt à exploser, quand tu accompagnes
goulûment les jaillissements de mon plaisir, et mon ventre qui se crispe. Je
connais les ondulations de tes fesses et de tes hanches, tes jambes qui te
soulèvent et redescendent, la cadence infernale et la lenteur et l’hospitalité
de ton vagin, la tiédeur et la moiteur et les longs sanglots qui accompagnent ton orgasme.
-
Nous
nous voyons quelques heures, je le raccompagne, et c’est tout. Non, ce n’est pas tout, j’écarte les
cuisses et je cambre les reins pour lui offrir mon sexe humide, j’aime quand il
parcourt mon ventre de baisers, quand il caresse mes jambes, quand il pose sa
langue sur le bouton de mon plaisir, quand il m’emplit. Nous nous emmêlons
pendant des heures, inlassables, inassouvis. Il devine mes désirs, je devance
les siens, je ne réfrène pas ma jouissance, je le suis, il me guide, je
l’entraine, il m’emmène.
-
Tu vas
le revoir ? J’ai mal, j’ai mal. Quel
con. Je n’aurais jamais dû demander ça. Je t’aime et je te hais, ma douce, ma
belle, ma tendre.
-
Peut-être.
Sans doute. Tu en crèves et je le vois.
Je t’aime.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire