Pour te retrouver,
j’ai joué de toi, et je t’ai offert les arguments de ta passion. Viens, puisque
tu as peur, viens puisqu’il te faut être sûr que je suis toujours là, et que je
vais t’accueillir. Viens et pose tes grosses pattes, tes mains immenses sur
moi, et attire-moi contre toi. J’ai besoin de sentir ta force, et ta volonté et
ton désir de me retenir. Je suis dans le jardin, entre l’ombre et la lumière. Tu arrives et
je viens à ta rencontre.
Donne-moi les
baisers rugueux de la fin du jour, donne-moi la violence de nos retrouvailles.
Je n’ai pas recensé les jours, ils étaient trop nombreux. Quelques nouvelles,
vite échangées, ce n’est pas de mots dont tu as soif. Donne-moi la lumière et
la douceur de ta peau, donne-moi le froid bleu de tes yeux, donne-moi,
donne-moi la rudesse de tes étreintes.
Tu ne veux
pas t’attarder, tu ne veux pas partir comme un voleur, tu n’as pas le temps, tu
ne veux pas d’un trop bref emmêlement de nous deux. Tu me parcours et tu me
caresses, tu dis que tu ne veux pas, tu attends que je veuille. C’est mon désir
qui nous conduit, c’est moi qui te voulais, c’est toi qui viens à moi. Mais il
faut que je te prenne la main, il faut que je te conduise, il faut que je te
conduise à moi. Tu partiras après, tu pars toujours. Je poserai mes doigts sur
toi, et je te laisserai partir. Et c’est moi qui te guide, et c’est moi qui
t’entraine.
J’ai mis mes
griffes sur ta fierté de mâle et pour te faire revenir, je me suis faite
femelle et garce. Viens parce que tu doutes, viens pour te consoler, viens pour
oublier, viens, je suis un havre, un port, viens, je t’ai voulu incertain,
insatisfait, viens, je suis ton refuge. Viens contre moi, mes bras t’entourent,
et c’est toi qui me serres. A la minute où je me rends, je veux plonger mes
yeux dans ton visage, je veux voir l’éclair trop bref passer sur tes traits.
Viens contre moi, je suis dans le soir parfait de septembre, dans les soupirs,
dans les ombres du jour, dans la nuit qui monte.
Tu pars, tu
vas revenir bientôt, si vite. Ton envie me suffit. Tu reviendras.
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