dimanche 3 février 2013

Passant pressé

Toi qui me regardes passer, passant pressé pas si pressé que ça, devines-tu ses mains autour de ma taille ? Toi qui me balaies du regard, indifférente et boudeuse, vois-tu mon cou ployer sous ses baisers ? Toi qui me détailles au long de nos escalators se croisant, perçois-tu ma peau frissonnante de ses caresses ? Toi qui me demandes du feu avec un sourire, sens-tu mon dos se hérisser de plaisir sous ses doigts ? Toi qui me bouscules dans la file, peux-tu imaginer mon ventre épanoui, repu, ému ? Toi qui baisse les yeux sur mes jambes gainées de cuir, peux-tu les voir nues, ouvertes, offertes ?

Je suis pourtant encore pleine de volupté, pleine de sa présence et douce de toute sa tendresse.
Va passant pressé pas si pressé que ça, pour moi le temps est suspendu entre des draps, au long de son corps, au fil de nos désirs.

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