C’est peut-être dans votre sourire, peut-être dans vos yeux,
peut-être votre sourire qui éclaire vos yeux. Il faut un esprit affûté pour
être à ce point salope et jamais vulgaire. Ou pour mettre autant de distinction
dans l’impertinence de vos désirs. Vous m’avez toujours fait rire, et souvent
déroutée. Il est rare que je fasse assaut d’éloquence, mais vous avez toujours
remporté nos joutes verbales comme nos parties de poker. Sauf qu’au poker, je
fais exprès de perdre. Les enjeux étaient trop tentants. Il suffisait sans
doute de mettre cette dragée au bout de nos parties émaillées de carrés de
chocolat.
Je n’aime pas les barbes et je vous avais prévenu. Mais
votre corps a des courbes et des creux délicieusement féminins. J’ai fait la
rencontre de nos intérêts communs entre votre taille fine et les collines de
vos fesses. Etre attachée ne me procure aucun plaisir, être bâillonnée fut une
douloureuse tentation. Je préférais vos membres écartelés à mon lit et votre
bouche inaccessible. User de vous, abuser de vous, je vous ai eu putain, je me
suis rêvée maquerelle. Nous jouions de la confusion des genres. Je suis devenue
votre maîtresse grâce à vos espiègleries et vous avez eu la joyeuse initiative
de me les écrire.
Vous ne pouviez pas repartir avec les marques de mes
emportements sur votre peau si fragile, aussi la cravache ne fit souvent que
vous caresser et vous tenter. Comme une promesse inachevée, j’ai retenu mes
coups, comme un regret, je ne vous ai jamais vraiment fait sentir cette férule.
Vous ai-je d’ailleurs soumis ? Tout était jeu avec vous. J’ai été surprise
des efforts que vous avez consentis pour me tendre vos fesses, et l’anneau
avide d’hommages que vous me reprochiez de négliger. Je vous ai offert ce que
vous demandiez, et le souvenir de votre jouissance m’émeut encore. Je suis
allée chercher dans votre fondement l’agonie d’un autre orgasme auquel peu d’hommes
se livrent. Vous m’apparteniez, et à ce moment précis, je n’ai chéri personne plus
que vous. Les instants passent, la mémoire de votre corps abandonné à l’extase
perdure.
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