jeudi 28 mars 2013

Shéhérazade (2)

Je lève les yeux. Elle est troublante, cette affiche de ballet où l’amant prosterné aux pieds de sa princesse semble prêt à se livrer aux plus indécentes caresses. J’ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ces cinq tomes d’histoires qui sauvèrent Shéhérazade. Il n’est pas surprenant que ce corpus de contes riches et variés ait inspiré peintres, musiciens, poètes ou illustrateurs. Sindbad le marin avoue à peine une lointaine parenté avec Sinouhé le navigateur. Aladin ne découvre aucune lampe merveilleuse au long des nuits du sultan Shahryar mais les génies font des concours de beauté entre jeunes gens. L’Islam se déploie déploie de  l’Arabie Heureuse vers les roses de Damas, tandis que Croisés et Croyants s’aiment et se haïssent, se mêlent et se combattent.

L’Occident fut fasciné de sa découverte, l’Extrême Orient l’adopta bien avant. Cette parure de métal et de turquoise est légère comme un oiseau, féérique, composée de plumes minuscules, fragiles, éphémères, intemporelles.
Prenez ma main glacée et inutile, engourdie. Réchauffez-la entre vos doigts. Conduisez-moi vers la banquette et installez-moi comme une reine. Finissez ce mouvement hardi pour écarter le tissu qui vous fait obstacle. Posez vos lèvres sur ma cuisse, là où s’arrête le nylon, là où commence la peau. Embrassez longuement l’épiderme nu et offert, dévorez-moi de baisers impatients, avides. Promenez votre bouche au long de mon aine que mes deux escarpins écartelés vous livrent. Saisissez des dents les quelques grammes indiscrets de tulle entre votre langue et mon clitoris. Vous voici dans la place, il ne vous reste plus qu’à entamer votre voyage, mes transports.

1 commentaire:

  1. ça c'est un billet qui évoque tant l'Orient Express que je le garde en poche, prêt à le composter...

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